La région de Villequiers, comme tout le Berry d'ailleurs, a été très anciennement peuplée. Aussi loin qu'on remonte dans l'histoire et dans la préhistoire, on y découvre des vestiges de civilisations disparues.
Dans les années 600-400 avant J-C, un grand "peuple" protohistorique émerge. Ce peuple, les "Bituriges Cubes" s'installe dans le Berry. Selon certains, les Bituriges, viendraient de la basse Moselle, entre les massifs de l'Eifel et de l'Hunsrück.
Le nom de Bituriges signifie littéralement "les rois du monde", par l'association de deux termes gaulois, bitu (monde) et rix (roi).
Jules César est le premier à mentionner ce peuple dans la Guerre des Gaules.
Un siècle avant notre ère les légions romaines conquirent la Gaule. Dans le Berry, les légions romaines avec à leur tête Jules césar prennent Avaricum (Bourges) en 52 avant J.C. Quelques mois plus tard, après le sursaut de Gergovie, Vercingétorix trouve refuge à Alésia. Afin de délivrer Alésia assiégé par César, une armée de secours gauloise est constituée. Dans ses rangs figurent 12000 guerriers bituriges. Puis c'est la reddition d'Alésia. En 51 avant J.C., méfiant, César envoie la XIIIe légion prendre ses quartiers d'hiver dans la partie orientale du pays Biturige.
Mettant à profit la mauvaise saison, les chefs bituriges rassemblent leurs forces et préparent leurs hommes à de nouveaux combats. Survient César à la tête de la XIIIe légion renforcée par la XIe cantonnée à proximité. Bénéficiant de la clémence de César, les Bituriges se soumirent à leur tour et n'hésitèrent pas à recourir à l'armée romaine contre leurs remuants voisins Carnutes. Les bituriges sont ainsi devenus des sujets de Rome.
Il s'instaura alors une période de paix et de prospérité. Deux grandes voies romaines encadrent le pays de Villequiers : celle de Bourges à La Charité sur Loire au Nord et celle de Bourges à Sancoins au sud.
Le christianisme apparut et se développa autour d'Avaricum devenu Bourges. Dans l'organisation du diocèse de Bourges une subdivision fut créée : l'archiprêtré, territoire dont le centre sera et restera Monfaucon pendant plusieurs siècles.
L'archiprêtré de Montfaucon fut compris, quant à ses limites, du moins approximatives du nord et du sud entre les deux voies romaines citées plus haut. A l'ouest, il eut pour limite vers Farges la Septaine de Bourges. A l'est, il fut borné par une bande de territoire qui bien que située sur la rive gauche de la Loire, dépendait de l'évêque de Nevers. Au sud-est, par Osmery, il touchait à la septaine de Dun-le-Roi.
Les premières invasions barbares, celle des Burgondes puis celle des Wisigoths vers le début du cinquième siècle n'ont pas laissé de trace. Toute la gaule était aux mains des barbares lorsque disparut complétement l'Empire romain d'Occident, en 476.
Dès le début du sixième siècle, les Francs venus du nord conquirent la Gaule et le Berry fit partie du royaume Franc. Clovis 1er, roi des Francs, fut à l'origine de la féodalité en imposant des chefs de territoire, prédécesseurs des seigneurs de fiefs.
La dynastie des mérovingiens, ne résista pas aux querelles de partages des territoires francs, Dagobert "le bon roi..." unifia le pays ; à la fin de son règne, le pouvoir est progressivement contrôlé par de riches familles aristocratiques franques qui, via leur rôle de "Maire du Palais" (sorte de 1er Ministre), vont tenir les rênes de l'état.
Pépin le Bref, va ainsi déposer sous le couvert de la papauté le dernier roi mérovingien en 751 : il deviendra ainsi le 1er roi de la dynastie des Carolingiens.
Les Normands après avoir remonté la Loire jusqu'à Nevers, traversaient la région pour aller à plusieurs reprises, entre 850 et 920, piller et incendier Bourges. C'est alors que Montfaucon, point élevé dominant la Loire, fut choisi comme position défensive pour protéger les habitants de la région. La "motte" de Monfaucon où fut construit un donjon en bois, puis un château en pierre est d'origine normande. Le régime féodal s'organise et tout homme libre doit "se recommander" d'un seigneur qui le protège et qui est lui-même le vassal d'un autre seigneur plus haut placé, dont il tient son fief.
Quand les seigneurs ne guerroyaient pas, l'un de leurs plus grands passe-temps était la chasse dans laquelle le faucon jouait un grand rôle. A cette époque les noms de lieux, quels qu'ils soient, doivent leur origine ou à un nom d'homme ou d'animal ou à leur nature même. Il en est ainsi pour les monts. Que Monfaucon ait été possédé par un personnage du nom de Faucon tirant son nom de celui de l'oiseau fameux et aimé du Moyen-âge, qu'il l'ait reçu directement de ce volatile, par suite d'une circonstance quelconque, par exemple, parce que des oiseaux de cette espèce venaient nombreux des bois voisins, s'abattre sur cette hauteur dotée d'un donjon primitif couvert de peaux de bêtes. Toujours est-il que la colline fut ainsi appelée pour l'un ou l'autre de ces motifs.
Le premier seigneur connu, Thierry de Montfaucon, vivait à la fin du Xème siècle. Son autorité s'étendait sur un territoire assez vaste qui allait d'Etréchy à Nérondes, de Villabon à Menetou, et qui comprenait plus de la moitié des paroisses de l'archiprêtré, dont le siège était aussi Montfaucon. Le seigneur de Montfaucon occupait une des premières places dans la hiérarchie féodale. Il figurait au XIIIéme siècle sur la liste des cinquante-neuf grands vassaux du roi Philippe-Auguste. Il partageait avec sept autres seigneurs du Berry le privilège de porter le siège de l'évêque de Bourges lorsque celui-ci faisait son entrée solennelle dans sa cathédrale.
En 1346, un raid du "Prince Noir", fils du Roi d'Angleterre, venu d'Aquitaine ravage le Berry. En 1351, les Anglais attaquent Sancerre...
Après le désastre d'Azincourt en 1415 et l'occupation de La Charité par les Anglais, la région se trouve mêlée plus directement à la guerre. Le dauphin, futur Charles VII, a quitté Paris, aux mains des Bourguignons partisans des Anglais. Bourges devient la capitale du Royaume. Les luttes partisanes sur les bords de la Loire en font un demi désert sans compter la "peste noire" qui sévit durement. On estime à un sur trois la proportion des Français atteint par la maladie. Les Anglais assiègent Orléans...
En 1429 apparut une jeune paysanne venue de Domrémy : Jeanne d'Arc. Elle a entendu des "voix célestes" qui lui donne une mission : voir le dauphin et le faire couronner roi à Reims. Elle obtient des troupes, fait lever le siège d'Orléans, bat les anglais à Patay et fait sacrer le roi à Reims.
Revenue à Bourges, elle accompagne l'armée royale à Montfaucon pour reconquérir Saint-Pierre-le-Moûtier et pour essayer, mais sans succès, de reprendre La Charité. C'est là aussi qu'elle confondra une femme de La Rochelle, Catherine, qui prétendait avoir des visions. C'est de Montfaucon enfin, qu'elle partira pour continuer la lutte et terminer sa mission par le martyre sur le bûcher de Rouen en 1431.
Il est fait mention en 1447, d'un Hôtel-Dieu, existant depuis une époque plus ancienne, à la fois lieu d'accueil pour les voyageurs et hôpital pour les malades du pays. Cette maison-Dieu s'appelait Sainte-Catherine du nom de sa chapelle et subsistait encore en 1695, date à laquelle elle fut rattachée à l'Hôtel-Dieu de Bourges. Il était situé en dehors de l'enceinte de la ville, près des chemins conduisant à Berry et à la Vauvise, en bas de la rue dénommée "Sainte-Catherine" aujourd'hui.
A la même époque un conseil représentant la commune "Les Bacheliers de Montfaucon, (conseil municipal ?) rend justice, en ce qui le concerne, et se réunit sous un chêne aux environs du village.
A la fin du siècle, en 1493, la baronnie de Montfaucon est achetée par Jacques de Chazeron, d'une famille d'Auvergne qui la conservera plus d'un siècle.
L'invention de l'imprimerie par Gutenberg permet la propagation dans toute l'europe d'idées nouvelles et le protestantisme se développe... Montfaucon en Berry se trouve ainsi occupé par les Huguenots en 1569.
Après la mort de Henri III, ce sont les Ligueurs Catholiques qui s'opposent à Henri IV, roi protestant. C'est un Ligueur, Monsieur de la Châtre, qui enlèvera Monfaucon aux protestants en 1591. On montre encore à Villequiers l'emplacement de "la brêche" par où il pénétra dans la ville.
L'Édit de Nantes en 1598 ramène la paix religieuse dans le pays. Montfaucon change de propriétaire, cette fois pour une famille princière. C'est Henri II de Bourbon, prince de Condé, qui déjà seigneur de Baugy et gouverneur du Berry, achète la baronnie en 1626.
C'est une accentuation notable de la centralisation monarchique, de la main mise du gouvernement sur la province.
A la mort du prince de Condé en 1646, c'est son fils prince de Conti qui devient seigneur de Montfaucon.
Ce dernier, comme son frère "Le Grand Condé" se rebelle en 1648 contre l'autorité royale. C'est la fronde, dernier épisode entre le roi et la haute noblesse. Trois années de lutte entre les armées rebelles et royales ravagent le pays.
Le château de Baugy est démantelé, la population du pays a baissé de 25% à la fin du siècle, la campagne ressemble à "un désert affreux" et se dépeuple en faveur des villes.
En 1663 le prince de Conti vend la baronnie de Montfaucon à Louis-Marie d'Aumont, marquis de Villequier, marié à une fille de Michel Le Tellier, père de Louvois.
En 1666, ce nouveau propriétaire obtenait de Louis XIV le changement de nom de Monfaucon en celui de Villequiers, par la lettre suivante du roi :
"Louis-Marie d'Aumont de Villequier, capitaine des Gardes de notre corps, nous a très humblement représenté qu'il a acquis depuis quelques années, la baronnie de Monfaucon ; mais comme le nom de Villequier est dans la famille depuis plusieurs siècles et qu'il souhaiterait qu'il nous plût de commuer le nom de Monfaucon en celui de Villequiers, étant bien aise de lui donner, en toutes occasions, des marques de notre bienveillance, voulons que ladite baronnie, terre et seigneurie de Monfaucon soit dorénavant et pour toujours dénommée la baronnie de Villequier".
La "place aux pourceaux", située entre la chapelle Saint-Martin et le château s'appelle désormais "place Maubert", lieu de résidence de sa belle famille à Paris.
Après la mort de sa femme ce fut le père de celle-ci, Michel Le Tellier qui s'occupa de la baronnie jusqu'à sa mort en 1685.
Histoire de Paroisse
La paix revenue, l'importance militaire de Villequiers décroit et si le donjon du château existe encore en 1666, les fortifications extérieures sont démolies, les murs d'enceinte de la ville tombent en ruine, les fossés sont abandonnés ou loués aux habitants.
A cette époque deux lieux de culte cohabitent, l'un à Berry, chef-lieu de paroisse, l'autre à Villequiers, simple chapelle du château. L'éloignement de Berry, la présence du seigneur local et le nombre d'habitants de Villequiers firent qu'en 1774, soit après plus d'un siècle de palabres et pétitions de la part des villageois un arrêt fut rendu : l'église paroissiale sera celle de Villequiers, qui prendra le nom de Notre-Dame de Berry Villequiers.
Au XVIIIème siècle et jusqu'à la Révolution, les seigneurs de Villequiers seront la descendance de Le Tellier, marquis de Courtanvaux, qui avait succédé à son père en 1721. Suivant la règle féodale, il prête encore "hommage" au duc du Nivernais, dont il est le vassal depuis le XIIIème siècle, mais il réside le plus souvent à Versailles ou à Paris qu'en Berry. Le château est habité par maître Clément Hérault, agent d'affaires du marquis et, à la fin du siècle, en 1784, par le lieutenant général du Baillage, François Méchin, régisseur des seigneurs et dames de Villequiers.
La population du village diminue, 76 feux à Berry et 80 à Villequiers en 1666 pour 60 seulement en 1753. En 1790, le nombre exact des habitants indiqué sur le Cahier de Doléances sera 866.
En 1789, à Villequiers comme dans toutes les paroisses du royaume, est rédigé un "Cahier de Doléances" pour exposer les réformes demandées par les habitants. En voici un extrait :
"Assemblée du Ier mars : Surchargés d'imposition comme taille, capitation et corvées, cens et rentes seigneuriales et autres rentes... Les biens de la paroisse au moins pour les trois quarts sont possédés par les seigneurs dudit lieu, les communautés ecclésiastiques et différents particuliers privilégiés. Tous ces derniers ne paient aucune imposition ni corvées, à l'exception de vingtième : les habitants seuls les paient."
Ceux-ci demandent ensuite : "que les susdits privilèges soient imposés au prorata de leurs biens et de leurs revenus, que le prix du sel soit abaissé...".
Et pour l'anecdote : "que soit diminué le nombre des colombiers et volières dans l'étendue de la paroisse pour éviter des dégâts considérables causés aux cultures par les pigeons".
Le premier registre "pour inscrire les délibération et actes concernant la municipalité de Notre-Dame de Berry Villequiers" est ouvert le 14 février 1790. Cette première municipalité élue est composée du maire, de cinq officiers municipaux et de douze notables. En juillet est formée la garde nationale composée de trente volontaires commandés par un capitaine et un lieutenant.
La loi de septembre 1790 impose de regrouper les cantons de Baugy (Gron, Farges et Villabon), Bengy (Laverdines, Avord) et de Villequiers (Berry, Chassy, Saligny et La Faye). Aussitôt Villequiers demande à devenir le chef-lieu de l'ensemble ainsi formé puisque c'est depuis longtemps le siège de la justice, Baugy riposte en faisant valoir ses neuf foires annuelles, son marché à blé et sa position centrale. Baugy se voit préférer Villequiers qui sera, pendant dix ans, chef-lieu de canton.
Le curé Maubert de la paroisse refuse de prêter le serment civique. Il est remplacé, fin juin 1791, par le vicaire François Desrois, élu curé de Villequiers. Cette année voit encore la taxation du pain, des boeufs et des moutons.
1792, chute de la monarchie proclamation de la république. 1793, la France est envahie, Villequiers devra désigner onze "soldats nationaux" parmi les 75 hommes valides, les chevaux sont réquisitionnés ; la ville de Bourges réclame des envois de blé pour "ses besoins urgents". Une fête de la "réunion républicaine du 10 août" se déroule place Maubert avec "plantation d'un arbre chenu et de six ormeaux, la place sera désormais appelée place de la liberté".
L'église deviendra "Temple de la raison", deux cloches seront fondues afin de faire des canons.
Encore une histoire de canton et d'église
La question du chef-lieu de canton est à nouveau soulevée en 1798, suite à une pétition de Baugy ; le département envoie à Paris un rapport faisant remarquer que "cette localité est plus centrale, que c'est un passage habituel des troupes" ; que "Villequiers n'a point accepté la constitution et est animé du plus mauvais esprit". Le chef-lieu de canton sera finalement fixé à Baugy le 22 août 1801.
Le Concordat de 1801 amène la fin des difficultés religieuses. Les anciens presbytères sont rendus aux curés. En 1803 les églises de Laverdines et de La Faye devront remettre à l'église de Villequiers les objets du culte et le mobilier qu'elles détenaient.
Sous l'Empire, les guerres continuant, les levées obligatoires se multiplient : 14 hommes pour le canton en 1808. Pour Villequiers, quatre plus un remplaçant en 1809, 12 encore en 1813 et 1814. La conscription devient le cauchemar des campagnes. Les réclamations des parents, les certificats médicaux ne seront plus admis pour les exemptions. Seuls seront exempts de service les fils uniques de veuves et, en 1814 de "veuves de plus de 71 ans" !
Au retour des Bourbons la conscription est supprimée. Villequiers, après la tourmente révolutionnaire et les guerres napoléoniennes, va connaître des jours calmes.
En 1826, la commune de La Faye-Livron, avec le Petit et le Grand Azillon, la grande Faye, le Colombier et le Gué, sera rattachée à la commune de Villequiers.
Toutefois la récolte de 1847 est très mauvaise et l'hiver 1847-1848 est extrêmement rigoureux. La disette s'installe dans l'Europe entière et nos campagnes sont durement touchées : "les ouvriers tombent comme des mouches".
Le peuple aux urnes ! Pour la première fois le 10 décembre 1848, le président de la République est élu au suffrage universel. Le conseil municipal refuse l'achat du portrait de Louis Napoléon élu président. Cela n'empêchera pas, en 1851, 259 électeurs de répondre "oui" au plébiscite approuvant le coup d'état et l'élection du Prince-Président.
En 1854, suspension du Conseil municipal par une commission spéciale.
En 1865, les trois cloches de l'église, "Jeanne, Solange et Anna" sont bénies par l'archevêque de Bourges.
La population de la commune atteint son maximum en 1866 avec 1314 habitants contre moins de 500 de nos jours.
Durant la guerre de 1870-1871 Villequiers ne connaîtra pas l'invasion, l'avance des Prussiens s'étant arrêté à Vierzon.
En 1880, pour la première fois, la fête nationale du 14 Juillet sera célébrée. Le télégraphe est installé à la poste en 1883, et en 1887 le groupe scolaire est construit.
Le 21 juillet 1911, la foudre tombe sur le clocher qui est complètement détruit. Celui-ci sera rapidement reconstruit et moins d'un an après, les trois cloches détériorées sont refondues et bénies par l'archevêque de Bourges. "Georgette-Henriette, Hélène-Henriette, Louise-Alberte-Jeanne d'Arc" sonnent encore de nos jours.
Guerre 1914-1918
Témoignage de monsieur Bonnet : "C'était un samedi. Le tambour des Sapeurs-Pompiers, tenu par un ancien de la guerre de 1870, rassemble la population pour la lecture du télégramme annonçant : Le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août... Le tocsin sonne. Le départ des mobilisés, une centaine pour le village, se fera, drapeau et tambour en tête, en colonne par quatre, pour aller à Bengy prendre le train."
Quarante-cinq des hommes mobilisés pendant ces quatre années ne reviendront pas : leurs noms sont gravés sur le monument aux morts du cimetière et sur les plaques de l'église.
L'entre-deux-guerres voit la population de Villequiers décroître lentement: en 15 ans, de 1921 à 1936, elle passe de 834 à 734 habitants.
En 1926, l'abside de l'église de Villequiers est classée monument historique. L'électricité remplace l'acétylène pour l'éclairage du bourg.
En juin 1940, la débâcle française n'épargne pas le département du Cher ; de juillet 1940 à mars 1943, le Cher est coupé en deux par une véritable frontière : la ligne de démarcation.
Les problèmes qu'elle impose, en empêchant le passage des hommes, des marchandises, du courrier et de l'argent font qu'une grande partie de l'opinion va se focaliser sur son franchissement. Le passage clandestin apparaît donc comme une des premières formes d'opposition à l'occupation.
M. Henri Bardin, agriculteur à la ferme de "Chollet" (Bengy sur Craon ), fait passer, bénévolement, la nuit à travers le polygone entre 700 et 800 personnes.
Les forêts proches de Villequiers abritaient en juin-juillet 44 un maquis d'une trentaine de personnes. Ce maquis était composé essentiellement de gens du village qui travaillaient chez eux le jour, et qui, la nuit venue, allaient attendre les parachutages ou participer à des opérations de sabotage.
Le caporal John Wilkinson, anglais, membre des S.A.S (Special Air Service) est parachuté le 16 juillet 1944 pour structurer le maquis qui compte désormais plus de 300 personnes. Le 25 août, il participe avec des maquisards à un "un coup de main", une attaque d'un convoi allemand au lieu-dit "Les Fourmis" à Cuffy. Une balle le touche à la tête ; par bravade, il ne porte pas son casque comme les maquisards qui n'en étaient pas équipés. Il fut ramené par ses camarades à la ferme de Naubois à Villequiers où a été installé un hôpital de campagne ; il y décède quelques heures plus tard.
Enfin, la seconde guerre mondiale ajoute une dizaine de noms à la déjà trop longue liste du monument aux morts de notre commune.
La paix enfin !
La paix est revenue, une fois encore, et depuis plus de 50 ans c'est notre vie quotidienne à tous qu'il faudrait raconter pour poursuivre l'histoire de Villequiers.
Remerciement, Bibliographie et sources
Un grand merci à M. Pierre Brossollet dont le condensé sur l'histoire de Villequiers a servi de base pour créer cette section.
Bibliographie
Canton de Baugy : Des gaulois à nos jours (1983)
M.de Laugardière : "Histoire du Pays de Villequiers" (1892)
Buhot de Kersers : " Statistique Monumentale du Département du Cher" (1877)
Dirigé par Guy Devailly, ed. Privat : "Histoire du Berry" (1980)
Pierre Mique : "Histoire de la France" ed. Fayard (1976)
Benoit Thiault : "La ligne de démarcation dans le Cher" (musée de la résistance et de la déportation de Bourges et du Cher)
F. Vignon : "Historique du groupement des F.F.I Cher-Est et 8ème groupe de Reconnaissance."
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